En un monde parfait - Laura Kasischke

Quatrième de couverture :

Jiselle, la trentaine et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote, veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement inespérée qu'elle accepte aussitôt, abandonnant sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, croit-elle, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les Etats-Unis, leur donnat des allures de pays en guerre. L'existence de Jiselle prend alors un tour dramatique...

Je ne connaissais pas cet auteur, mais j'en avais beaucoup entendu parler. Je ne regrette pas de l'avoir découverte. Son écriture est poétique, très douce.

Dans ce livre, il s'agit pourtant d'un monde en plein chaos. Elle nous livre une vision de fin du monde telle qu'elle pourrait avoir lieu si une épidémie mondiale survenait. Mais elle parvient à nous faire croire que cette fin du monde se ferait presque en douceur, chacun à l'abri dans son cocon familial. La maladie touche au hasard, la fatalité s'installe. Le monde s'arrête de vivre, chacun essaie de survivre avec les moyens du bord et tout paraît presque normal...

Et puis ce livre, c'est aussi une belle histoire d'amour entre Jiselle et les enfants de Mark,qui s'apprivoisent peu à peu, au gré des évènements. Ils finissent par former une vraie famille, sans le père...

J'ai beaucoup aimé la poésie des petits riens qu'elle distille au fil des pages.

Extraits :

Page 28 :

[...] "Elle eut un hoquet de surprise lorsqu'elle les vit.

Ils devaient provenir de Chicago. Ils flottaient dans sa direction au-dessus des eaux du lac, ridées en étincelantes ondes cérébrales. Cinquante baudruches au moins, leur ficelle les suivant comme une queue d'argent.

Jiselle était au courant de ces groupements de bénévoles et de militants qui se rassemblaient chaque dimanche dans des villes des Etats-Unis pour procéder à des lâchers - un ballon blanc pour chaque victime de la grippe de Phoenix - mais elle ne les avait, jusqu'à présent, vus qu'à la télévision." [...]

Page 233 :

[...] "Bien que le temps fût sec, le mois précédent avait connu d'incessantes précipitations, en sorte qu'on avait rarement vu des fleurs aussi éclatantes. Au bord de la route, les fleurs sauvages brandissaient au soleil leurs binettes jaune signalisation. Des carouges à épaulettes voletaient au milieu de cette végétation, se posaient, légers comme l'air, sur de longues feuilles d'herbe, sans même les ployer. Papillons et moucherons se pressaient autour du bleu violet des fleurs de maïs. L'efflorescence des carottes sauvages formait une écume arachnéenne dans les fossés." [...]

J'aurai plaisir à découvrir les autres romans de Laura Kasischke.

Livre de poche - 346 pages