L'heure du chacal - Bernhard Jaumann

Quatrième de couverture :

Windhoek, Namibie au mois de janvier. La saison des pluies tarde à venir et le pays tout entier courbe l’échine sous la chaleur et la sécheresse. Dans le quartier riche de Ludwigsdorf, un homme 
– blanc – qui arrose ses citronniers à la tombée de la nuit, est abattu à l’AK-47, à travers les barbelés électrifiés de sa propriété. C’est le premier d’une série de meurtres à travers le pays. Les victimes, des blancs riches, tous liés à une affaire politique vieille de 20 ans : l’assassinat de Anton Lubowski dans les heures sombres de la fin de l’Apartheid.

L'inspectrice en charge de l’enquête, Clemencia Garises, est un produit de la « nouvelle » Namibie : noire, originaire d’un quartier pauvre, elle a pu étudier grâce à une bourse. Des exactions de l’Apartheid et du combat pour l’indépendance de la Namibie, elle ne connait que les histoires qu’on lui a racontées.

Inspiré d'un fait divers "L'heure du chacal", est un polar engagé, qui tourne autour de la mort politique de la Namibie. Il pose les questions universelles sur la vérité, la culpabilité et la morale.

Mon avis :

Polar efficace qui se déroule en Namibie, écrit par un Allemand. L'auteur vit à Windhoek, ce qui l'a aidé à situer l'intrigue.

L'héroïne est attachante, ainsi que sa famille, composée de tantes envahissantes et d'un frère un peu voyou. J'ai été transportée dans la chaleur étouffante d'une ville qui a son township, et dont les habitants souffrent encore du clivage "blancs-noirs" qui a existé tant d'années. On apprend beaucoup sur l'histoire de la Namibie post-apartheid, sur les relations nouvelles qui commencent à naître entre les différentes communautés. On découvre aussi comment s'est articulée la montée en puissance de la SWAPO (South West Africa People's Organisation), organisation de libération fondée dans les années 60, lorsque le pays était sous le joug sud-africain, et qui permit d'acquérir l'indépendance de la Namibie en 1990. Les flash-backs permettent de découvrir ce qui s'est passé 20 ans auparavant. Les faits sont réels. On est aussi dans la tête du tueur. On ne comprend ses motivations qu'à la fin de livre. Cette fin est d'ailleurs assez fataliste. Pas grand chose n'a changé dans ce pays en ce qui concerne la justice et l'égalité. Certaines choses doivent rester enterrées...

Ce livre m'a beaucoup rappelé "Zulu" de Caryl Ferey.

Editions du Masque - 278 pages