La muraille de lave - Arnaldur Indridason
Le commissaire Erlendur est parti en vacances sur les lieux de son enfance, il ne donne aucune nouvelle, on a retrouvé sa voiture abandonnée en rase campagne. Mais son équipe continue à travailler. Tandis qu'Elinborg, la fine cuisinière, s'occupe d'une affaire de viol, Sigurdur Oli, le jeune homme moderne formé aux Etats-Unis, reconnaît par hasard dans la rue l'un des témoins d'une affaire de pédophilie en partie résolue et le suit.
Dans le même temps, un ami lui demande d'aider discrètement un couple de jeunes cadres qui, pratiquant l'échangisme, fait l'objet d'un chantage.
Troublé par son divorce, surveillé de près par sa hiérarchie qui n'apprécie pas ce type d'aide, Sigurdur Oli va aller jusqu'au bout d'une histoire surprenante, révélant la cupidité qui s'est emparée de la société islandaise avec l'expansion mondiale des modèles financiers.
Commencé comme un polar classique, tissant les trames de plusieurs affaires, ce roman montre au lecteur comment, à l'image de la muraille de lave, au pied de laquelle un remous violent engloutit toutes les embarcations qui l'approchent, et surnom donné au siège d'une grande banque à l'architecture sombre et aux pratiques discutables, l'impudeur de l'amour de l'argent peut entraîner dans son tourbillon la perte de tout critère moral.
Mon avis :
Je suis partie une nouvelle fois avec plaisir en Islande, pays sauvage où la société est de plus en plus confrontée aux démons de l'argent et du pouvoir. Les requins de la finance sont là pour tirer profit au maximum des possibilités de ce pays en pleine mutation économique.
Ce que j'aime dans les romans d'Indridason, c'est la critique de la société islandaise qui ressort de chaque intrigue, à la manière des romans policiers suédois d'Henning Mankell, d'Ake Edwardson, ou ceux plus anciens de Sjöwall et Wahlöö, précurseurs du genre.
On découvre la personnalité de Sigurdur Oli, policier imprégné de la culture américaine, exigeant avec lui et avec les autres. Constatant l'échec de son mariage, il se plonge dans ses souvenirs d'enfance et tente d'obtenir des réponses sur le couple mal assorti qu'ont formé ses parents. Comme le livre précédent, "La rivière noire", qui mettait Elinborg sur le devant de la scène, Sigurdur a ici le premier rôle.
Je ne veux rien dévoiler de l'intrigue, je peux juste ajouter que, une fois de plus, c'est efficace et que j'ai hâte de retrouver Erlendur ! Il m'attend sagement dans ma PAL...
Editions Métailié noir - 318 pages