Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Des bouquins sur l'étagère
18 novembre 2012

La réparation - Colombe Schneck

réparationQuatrième de couverture :

"Je me suis d'abord trompée.

Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit. La petite Salomé, dont ma fille porte le beau prénom, mon arrière-grand-mère, ma grand-mère, mes oncles et tantes, mes cousins, vivaient en Lituanie avant la guerre. Ils appartenaient à une communauté dont il ne reste rien."

Que s'est-il vraiment passé dans le ghetto de Kovno en 1943 ? Et pourquoi cette volonté de vivre à tout prix ?

Dans ce roman-vrai, Colombe Schneck remonte le temps et fouille les mémoires. Jusqu'à la découverte d'une vérité bouleversante.

Mon avis :

En lisant ce livre, j’ai pris encore plus conscience que les victimes de la Shoah se sentent coupables des événements qui leur ont été imposés, de ce qu’ils ont été obligés de faire pour survivre.

Les choix qu’ils ont été contraints de faire sont cruels et traumatisants. Des choix que personne n’est autorisé et en mesure de juger actuellement, à l’heure où nous vivons bien confortablement dans un pays en paix. Ce décalage est tel que je comprends que Colombe Schneck se soit demandé si elle avait la légitimité d’écrire sur l’histoire douloureuse de sa famille. A quel point arrivons-nous à nous projeter dans cette vérité impitoyable, qui renvoie à notre instinct de survie ?

L’émotion m’a submergée quand est évoqué ce qui est arrivé à la petite Salomé, à Raya, à Macha... Je tairai ici les événements passés, eu égard aux personnes qui n'ont pas encore lu le livre, notamment les jurées de la sélection de janvier.

Ce livre a fait naître en moi beaucoup de questions… Là aussi, je ne les énumère pas sur ce billet pour ne rien dévoiler du livre. Elles sont en exclusivité dans ma critique transmise au magazine Elle...

Le silence de cette famille prouve le traumatisme et la culpabilité sans bornes des survivants. Cela se répercute de génération en génération. Une famille arrive-t-elle à se construire dans ce silence ? Qu’apprend-on à ses enfants si on ne leur raconte pas l'histoire familiale ? Nous nous construisons aussi à partir de ce que nos parents et nos grands-parents ont été. Colombe Schneck a éprouvé la nécessité de trouver des réponses pour se construire un peu plus et a eu le courage de partir en quête de vérité, quelle qu’elle soit. Elle l’a aussi fait pour apporter des réponses à ses enfants et aussi pour pardonner ce silence à sa mère.

Mary, Macha,Raya, Ginda, Max, Ulli, Nahum, Hélène, Salomé, Kalman : voilà des prénoms que résonneront longtemps dans ma mémoire…

Le seul bémol est que je ne comprends pas pourquoi ce livre est classé dans la catégorie "roman" et non dans la catégorie "document" de la sélection Elle. Il s'agit là d'un témoignage qui ne me paraît pas romancé. Mais il en a été de même avec "Rien ne s'oppose à le nuit" de Delphine de Vigan, l'an dernier. Est-ce une décision de l'éditeur de classer ce livre en roman, ou celle de l'écrivain ? Ou bien est-ce la rédaction du magazine Elle qui choisit la catégorie du livre pour le Grand Prix ? C'est une question que j'espère pouvoir poser à la rédaction Elle lors de la remise des prix en 2013...

Editions Grasset - 213 pages

GPDL Elle2013

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Oui, j'ai trouvé qu'il était intéressant. On connait peu ce qu'il s'était passé dans ces pays baltes pendant la guerre (j'avais lu "Purge", qui était très bien aussi), et j'ai trouvé très émouvant cette histoire familiale cachée et tue de si longues années. Mais dans la même veine, j'ai préféré "Un secret" de Philippe Grimbert... Bonne lecture !
T
un avis plus positif que les autres lectrices. Il me tente.
Des bouquins sur l'étagère
Publicité
Albums Photos
Newsletter
Archives
Publicité